Symposium sur les lombalgies
par Joshua Lavallée

Résumé
La lombalgie est la 1 ère cause d’années vécues avec de l’invalidité dans le monde depuis plus de 20 ans, et cette tendance ne s’améliore guère en dépit des progrès réalisés sur les techniques de pointe (imagerie, chirurgie …) [1-3]. En particulier, une proportion significative des patients souffrant de lombalgie verront leur situation se chroniciser [4, 5]. Une première raison à cela est le défaut de dépistage des pathologies spécifiques ayant pour symptôme la lombalgie et requérant une prise en charge adaptée. Par exemple, le délai diagnostique de la spondylarthrite axiale est de plus de 6 ans, délai durant lequel les patients touchés subiront une perte de chance n’ayant pas pu recevoir précocement de thérapeutique adaptée [6].
Une deuxième raison réside dans le défaut d’adressage par les kinésithérapeutes des facteurs de risque psycho-sociaux de mauvais pronostic (drapeaux jaunes). Les enquêtes de pratique montrent que si les kinésithérapeutes ont conscience de leur existence voire de leur importance, ils restent démunis quand il s’agit de les adresser eux-mêmes au cours de leur prise en charge [7-9].
Enfin, la réduction de l’intensité douloureuse reste le critère de jugement le plus largement considéré dans la littérature afin de juger de l’efficacité d’une intervention, notamment kinésithérapique. De même, en pratique, la diminution de la douleur est le plus souvent l’attente principale des patients, et par conséquent une préoccupation pour les thérapeutes. Or, s’il n’est pas toujours possible de réduire ou d’abolir des symptômes persistants, les kinésithérapeutes ont sans doute un rôle important dans l’amélioration de la fonction et de la qualité de vie des patients ; autant de critères de jugement qu’il convient de considérer.