COM13.1 et COM14.1: Douleur

COM13.1

Efficacité du TENS dans la prise en charge de la douleur chez l’adulte : gare au cherry picking !

Auteur et affiliation : 

Yannick Barde, MKDE, bardeyannick@yahoo.fr

Résumé : Le « cherry picking » consiste à présenter uniquement les faits ou données qui soutiennent son opinion en délaissant ou cachant celles qui la contredisent. En français, on parle de « cueillette des cerises » par analogie avec l’intention de sélectionner les fruits les plus appétissants d’un ensemble. Pour un observateur ne voyant que les fruits retenus, le risque est de conclure que la totalité des fruits de cet ensemble sont mûrs et sains, c’est pourquoi, en logique, on parle souvent d’argument fallacieux. Le cherry picking est un exemple de biais de confirmation complexe car polymorphe dans le sens où, chez l’individu, il peut à la fois impacter la sélection des données probantes, leur interprétation ou encore leur mémorisation. Au-delà des simples discussions entre confrères sur les réseaux sociaux ou lors de tables rondes entre experts, ce type de biais est à l’origine de phénomènes beaucoup plus graves à grande échelle : il pourrait être à l’origine d’erreurs de jugements dans les revues systématiques par déséquilibre entre données publiées montrant un effet positif et données non publiées n’en montrant pas. 

Cette présentation expérientielle vise à placer le public en situation de dissonance cognitive face à un outil thérapeutique bien connu des physiothérapeutes. Elle relève donc du scepticisme scientifique (zététique) et a pour objectif principal l’émergence du doute cartésien (esprit critique) parmi les participants.

Mots clés : Biais, Esprit critique

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

Élaboration d’un questionnaire de représentation de la douleur pour aider le kinésithérapeute dans la décision de proposer l’hypnose aux patients douloureux chroniques : une étude préliminaire mixte

Auteur et affiliation : 

Morgan Colas, SCM Kiné Santé les Cerisiers, 194 rue des Cerisiers, 45370 Mareau-aux-Prés, morgan.colas@gmail.com

Résumé :

Face au défi grandissant de la douleur chronique, les kinésithérapeutes français-e-s opèrent un virage dans leur pratique en adoptant le modèle biopsychosocial et la pratique basée sur les preuves. L’hypnose est un des outils que les kinésithérapeutes peuvent utiliser avec les patients souffrant de douleur chronique. Dans cette étude mixte préliminaire, nous nous sommes demandé comment aider les kinésithérapeutes dans la prise de données en lien avec l’hypnose, et dans la décision de proposer l’hypnose ou non. C’est dans ce but que nous avons créé un auto-questionnaire, le Questionnaire de représentation de la douleur (QRD).

23 patients de trois kinésithérapeutes différents ont répondu au QRD. Le retour des kinésithérapeutes a fait l’objet d’un entretien, celui des patients a été recueilli par un questionnaire de retour d’expérience.

Les résultats sont encourageants, le QRD a recueilli l’approbation des professionnels et des patients. Du côté des kinésithérapeutes, les résultats suggèrent que le QRD est utile au recueil d’informations complémentaires, dans la prise de décision et dans la préparation à l’hypnose. Du côté des patients, les résultats suggèrent que les patients comprennent mieux leur douleur, et que le QRD a permis à certains d’étoffer leurs possibilités de coping actif. Une hypothèse émerge de l’étude : le QRD amplifie les bénéfices du traitement kinésithérapique chez les patients douloureux chroniques.

L’étude préliminaire propose une version modifiée du QRD et un arbre décisionnel. De futures recherches sont nécessaires à propos des métaphores du patient en pratique clinique et à propos des propriétés du QRD.

Mots clés : Auto-questionnaire, Douleur chronique, Hypnose

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt.

Les conseils hygiéno-diététique dans le cadre de constipation chronique, quelles preuves ?

Auteur et affiliation : 

Florence HAPPILLON – Masseur Kinésithérapeute – 35 route de Corzent 74200 Anthy sur Leman, florence.happillon.mk@gmail.com

Résumé :

Introduction : Les conseils hygiéno-diététique sont le traitement en première intention dans le cadre de la constipation. Nous avons réalisé une recherche bibliographique afin d’établir les niveaux de preuve des conseils retrouvés dans la littérature.

Méthode : Nous avons effectué une recherche sur les bases de données Pubmed, Science Direct et Cochrane Library où nous avons obtenu 5 551 articles pour en retenir 142.

Résultats : Nous retrouvons des recommandations de position aux toilettes augmentant l’angle de flexion de hanche permettant de réduire le temps défécatoire et diminuant l’angle ano-rectal. L’augmentation d’activité physique reste débattue. Toutefois, l’activité physique est à recommander dans un but de bien-être et non pas dans le traitement de la constipation chronique. L’augmentation de la consommation hydrique n’est pas démontré. Une consommation d’eau riche en magnésium semble avoir un effet laxatif. L’apport en fibres alimentaires améliore la constipation chronique chez la femme et la personne âgée. Le psyllium est la fibre la plus étudiée et les fibres solubles sont les plus indiquées.

Discussion : Les études nous permettent d’adapter nos conseils aux patients. Il est nécessaire d’établir des études observationnelles de plus grande ampleur afin d’établir des niveaux de preuve.

Mots clés : Constipation, Hygiène diététique

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

COM14.1

Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC), une prise en charge pluridisciplinaire en hôpital de jour dans un service de MPR : cas particulier du CHU de Rennes

Auteur et affiliation : 

Tiphaine Invernizzi, MKDE, tiphaine.ivz@gmail.com

Résumé : Suite à un diagnostic par un médecin algologue selon les critères de Budapest, les patients ayant un SDRC de plus de 3 mois sont dirigés vers le CETD (Centre évaluation et du traitement de la douleur) ; le circuit est optimisé pour une prise en charge précoce des patients. En fonction de l’évaluation initiale, les patients sont orientés vers le service de MPR en hospitalisation de jour ; afin d’optimiser la prise en charge précoce des patients. La prise en charge suit un protocole encadré par une équipe pluridisciplinaire. Ce protocole est inspiré des recommandations de Moseley et européennes : la désensibilisation, le programme d’imagerie motrice (GMI) : reconnaissance de la latéralité, imagerie mentale et thérapie miroir. Le protocole se déroule en 4 phases autour du GMI ; une 1ère phase d’éducation au mécanisme du SDRC, la gestion de la douleur, la reconnaissance de latéralité ; une 2ème phase d’imagerie mentale et remise en mouvement par des mobilisations actives ; une 3ème phase de thérapie miroir et de reprogrammation sensorimotrice ; et 4ème et dernière phase de rééducation orientée vers les AVQ et la réadaptation professionnelle. Les objectifs de progression sont fixés par le patient avec l’aide des professionnels et sont réévalués afin d’adapter la prise en charge aux difficultés du patient (gestion antalgique, PEC psychologique,…). Le principe de la rééducation étant d’amener le patient vers une rééducation orientée sur la fonction, les activités de la vie quotidienne et ses objectifs personnels.

Mots clés : Douleur, Imagerie motrice graduelle, Syndrome douloureux régional complexe de type I

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

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What are unsafe strategies to pick up a light load according to graduates / students in physiotherapy and medicine

Auteurs et affiliations : 

Rialet-Micoulau Joséphine, Lucas V, Demoulin C, Pitance L.
Clinical Research Institute / Neuro-musculo-skeletal Lab (NMSK), Université Catholique de Louvain Place de l’Université 1, 1348 Ottignies-Louvain-la-Neuve, jo.rialet@gmail.com

Résumé : Background: Misbeliefs about low back pain (LBP) are numerous. According to several of them, the spine is fragile/weak thereby requiring specific protective strategies e.g. to lift a load from the floor by bending knees with straight back. Misbeliefs can favor kinesiophobia. Some patients’ beliefs can be influenced by those of their clinicians. Health professionals’ beliefs about the safest posture to lift a light load is unknown.

Objectives: To evaluate (i) which lifting techniques graduates physiotherapy’s master students, third-year medical master’s students, general practitioners in training and physiotherapists perceive as unsafe to pick up a light load, and (ii) their back pain beliefs.

Method: Data was collected via an electronic survey. Participants were asked to select the unsafe lifting posture(s) from eight strategies to lift “a key ring” for asymptomatic people with a history of LBP and patients with chronic LBP. Respondent’s back beliefs were also investigated with the Back-PAQ-FR-10.

Results: 1005 participants completed the survey. Pictures describing “squat strategy” were less selected than stoop lifting. Moreover, most physiotherapists (70%) reported there were no harmful postures; comparatively only 5% of the med’s groups reported that.  Physiotherapists’ scores were significantly higher on the Back-PAQ-Fr-10 (13.6 + 5.5) than physiotherapist’s students (8.7 + 5.7), GP in training (6.0 + 5.5) and med’s students (4.1 + 5.3) indicating more negative back beliefs for med’s groups.

Conclusion: Our study indicates there are still lots of misbeliefs about bending the back for picking up a light load, particularly in medical students/doctors.

Mots clés : Croyances, Flexion, Kinésiophobie

Déclaration d’intérêt : Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.