COM3 et COM11: Accès direct

COM3

L’accès direct au kinésithérapeute au sein du curriculum de formation : l’apport de la pédagogie en santé

Auteurs et affiliations :

Etienne Panchout EUKCVL Faculté des Sciences Bâtiment Michel Royer Rue de Chartres 45100 Orléans, etiennepanchout@yahoo.fr   

Alice Belliot, EUKCVL Orléans

Résumé : Une évolution importante pour l’autonomie de la profession a lieu en janvier 2016. L’Article L4321-1 du Code de la santé publique modifié le 16 Janvier 2016 ouvre l’accès en première intention au masseur kinésithérapeute. Dans le cas de l’urgence, la prescription médicale n’est plus une obligation légale : « En cas d’urgence et en l’absence d’un médecin, le masseur- kinésithérapeute est habilité à accomplir les premiers actes de soins nécessaires en masso- kinésithérapie. Un compte rendu des actes accomplis dans ces conditions est remis au médecin dès son intervention. »

Il s’agit là d’une avancée significative de la profession. Il semble évident que l’accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes permet une amélioration du parcours de soin du patient. 

Mme La Ministre de la Santé propose en 2019 l’accès direct aux kinésithérapeutes dans le cas d’une entorse de cheville et de la lombalgie pour fluidifier l’activité des urgences. 

La réforme de la formation des masseurs kinésithérapeutes de 2015 inclut l’acquisition des red flags par les étudiants et la connaissance des diagnostic différentiels. 

La question de l’évaluation des étudiants à l’accès direct apparaît alors pour les équipes pédagogiques en formation initiale et continue. 

Les travaux issus des sciences de l’éducation et de la pédagogie en santé montrent l’intérêt particulier des tests de concordance de scripts et de la simulation en santé notamment dans la gestion de l’incertitude. 

Accès direct à la masso-kinésithérapie en France : exploration de l’avis des masseurs-kinésithérapeutes

Auteur et affiliation :

Juliette Quentin, 201 rue de Chateaugiron 35000 Rennes , juliette22.quentin@gmail.com

Résumé : Le système de santé français est confronté ces dernières décennies à des évolutions majeures.

Alors que les problématiques de démographie médicale soulignent les faiblesses d’un système vieillissant, les professions paramédicales, dont la masso-kinésithérapie, prennent une place grandissante dans l’organisation des soins, en France et à l’étranger (Bury & Stokes, 2013). C’est dans ce contexte que se pose la question de la mise en œuvre d’un accès direct au masseur-kinésithérapeute. Ce fonctionnement présente des bénéfices variés, sur le plan financier (Mitchell & de Lissovoy, 1997) (Denninger, Cook, Chapman, McHenry, & Thigpen, 2018), mais également en terme d’organisation, en allégeant le parcours de soins. En 2014, Remi Remondière et Martin Durafourg soulignaient l’absence d’avis global des masseurs-kinésithérapeutes français sur le sujet de l’accès direct (Remondière & Durafourg, 2014). L’objectif de cette étude est de pallier à ce manquement, première étape nécessaire avant une mise en œuvre effective d’un tel fonctionnement.

Une phase d’entretiens semi-directifs a été suivie de la diffusion d’un questionnaire en ligne, inspiré d’une enquête menée en Suisse (Scheermesser et al., 2012), et complété par les réponses obtenues lors des entretiens. Cette enquête visait les professionnels libéraux, salariés, enseignants, ou ayant un exercice mixte, de tous âges. 2711 professionnels ont répondu à l’enquête, soit 3,06 % de la population. Les résultats ont été analysés par mode d’exercice et expérience des professionnels.

65,14 % des répondants déclarent se sentir capables de prendre en charge des patients en accès direct dans un ou plusieurs domaines de la kinésithérapie, le champ musculo-squelettique étant le plus fréquemment cité (Figure 1). 26,89 % des kinésithérapeutes se sentent compétents dans la totalité de leur champ de compétences, et 7,97 % ne se sentent pas capables de faire face à ce fonctionnement. Si l’accès direct serait pertinent pour une grande majorité des répondants (86,17%) pour des raisons multiples (Tableau 2), il existe des freins internes à la profession à la mise en œuvre immédiate de l’accès direct (Tableau 1).

Les résultats obtenus doivent être mis en perspective avec le faible nombre de répondants salariés (n=86) par rapport aux libéraux (n=2493). Si l’accès direct semble être une évolution intéressante pour la majorité des masseurs-kinésithérapeutes ayant participé à cette étude, les freins demeurent nombreux. Il paraît nécessaire de prévoir des étapes intermédiaires, telles que la conduction de projets pilotes, avant de mettre en place un accès direct généralisé.

Mots clés : accès direct, enquête d’opinion, masso-kinésithérapie

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

Les leviers et les freins susceptibles d’influencer la mise en place de l’accès direct en kinésithérapie en France : étude exploratoire

Auteur et affiliation :

Pauline lemesre, 139 rue de Sèvres 75006 Paris , Paris, lemersre.pauline@gmail.com

Introduction : L’accès aux soins en France présente de nombreuses limites et apparaît difficile. Cela constitue un défi majeur parmi les enjeux que le système de santé français doit relever. Depuis quarante ans, se développent des modèles de physiothérapeutes en accès direct dans le monde qui semblent être bénéfiques (réduction des coûts du système de santé, obtention de meilleurs résultats cliniques, meilleure satisfaction des patients) et apporter des solutions aux enjeux de santé de publique dans les pays dans lesquels ils sont implantés.

Méthodologie : L’objectif de cette étude qualitative est de mettre en évidence les facteurs susceptibles d’influencer la mise en place de l’accès direct pour les kinésithérapeutes au sein du parcours de soin du patient en France. 5 entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des masseurs-kinésithérapeutes considérés comme experts sur ce sujet.

Résultats : Les entretiens ont mis en évidence 13 facteurs susceptibles d’influencer la mise en place de l’accès direct en masso-kinésithérapie.

Discussion : Les problématiques d’accès aux soins, le cheminement de la formation vers l’université et la recherche, et les récentes évolutions de la profession peuvent influencer favorablement une évolution de la masso-kinésithérapie vers l’accès direct. Toutefois, il demeure de nombreux freins comme le manque de volonté politique des pouvoirs publics et l’absence de données scientifiques française sur ce sujet.

Conclusion : Ces données mènent à s’interroger sur la mise en place d’un parcours de soin intégrant l’accès direct à la kinésithérapie pour les patients présentant une affection en France. Il serait pertinent d’approfondir la véracité de ces facteurs par une ou plusieurs études qualitatives complémentaires.

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

COM11

Le Diagnostic Masso-Kinésithérapique d’une entorse de cheville, dans l’objectif de prise en charge en accès direct.

Auteur et affiliation :

Coline Paquet IFMK saint Michel à Saint Étienne 29 rue Michelet 42 000 Saint Étienne, colinedu42@hotmail.fr

OBJECTIF : L’objectif de ce travail est de savoir si les kinésithérapeutes, aujourd’hui, en France, ont les compétences nécessaires pour réaliser un diagnostic d’entorse de cheville pour envisager la mise en place de l’accès direct.

MÉTHODE : Réalisation d’une enquête par questionnaire : questions pour évaluer la durée et la rédaction ou non de leur bilan. Puis 2 cas cliniques d’entorses de cheville sont présentés pour évaluer les connaissances des kinés en ce qui concerne : le diagnostic de première intention, les drapeaux rouges (classification de Lécluse et les critères d’Ottawa), la nécessité de la radiographie, de l’immobilisation, de l’arrêt de travail et la prise en charge kinésithérapique.

RÉSULTATS : 834 réponses ont été obtenues et retenues. L’enquête révèle que les kinés, en moyenne, ne sont pas suffisamment compétents pour que la sécurité du patient soit maximale.

Cependant, les jeunes diplômés sont plus formés et informés : ils ont des résultats significativement meilleurs que les kinés diplômés depuis longtemps notamment sur la classification de Lécluse, les critères d’Ottawa, les recommandations et la nécessité de la radiographie.

CONCLUSION : Ainsi, la question se pose suite au communiqué de presse du Conseil national de l’Ordre, le 9 septembre 2019 : Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé annonce la mise en place de l’accès direct pour les patients atteints de lombalgie et d’entorse de cheville, d’ici la fin d’année 2019.

Mots clés : Accès direct, Pratiques avancées, diagnostic de pathologies de chevilles, drapeaux rouges, critères d’Ottawa

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

Accès direct en masso-kinésithérapie : son impact sur les besoins de soins réels dans le cadre des pathologies musculo-squelettiques.

Auteur et affiliation :

Morgan Brisou, 34 quai saint cyr 35000 rennes, morgan.brisou@orange.fr

Introduction : Durant l’été 2018, une étude de la DREES évoque une augmentation de l’offre de soins en kinésithérapie sur le territoire français d’ici 2040 qui serait bien plus importante que l’augmentation des besoins de soins. Il se pourrait pourtant que le monde de la kinésithérapie évolue au cours des vingts prochaines années, ce que ne prend pas en compte la DRESS dans son hypothèse.

Les nouveaux diplômés disposent d’une formation réformée et la profession possède un grand nombre de perspectives d’évolution. Parmi ces dernières, l’accès direct est un sujet fréquemment mentionné et, depuis le mois de septembre, une réalité future. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de cet accès direct sur les besoins de soins réels en kinésithérapie.

Dans les pays ayant vu l’instauration de l’accès direct ces dernières années, on constate une augmentation du nombre de patients, mais en partie due au vieillissement de la population et compensée par une diminution du nombre de séances par patients, ainsi qu’une différence significative du profil de la patientèle allant consulter un kinésithérapeute en première intention.

Méthode : Un questionnaire a été diffusé à une population majeure. L’enquête vise à observer si la première intention en kinésithérapie est déjà présente dans le comportement des patients ainsi qu’à analyser la différence de comportement de la population si l’accès direct en kinésithérapie s’installe dans son parcours de soins.

Résultats : Près de 700 réponses ont été récoltées.

Notes : Les parties Résultats, Analyse et Discussion sont actuellement en travail et devraient voir le jour avant le mois de février 2020.

Mots clés : Accès direct ; Besoins de soins réels ; Masso-kinésithérapie

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts.