DV1: L’enfant en pelvi-périnéologie

Auteur et affiliation :

Els BAKKER, Kinésithérapeute Haute École Léonard De Vinci, Bruxelles, Belgique Place de l’Alma, 3, 1200 Bruxelles, Belgique, els.bakker@vinci.be

Résumé : Un enfant « propre » est capable de contrôler de manière efficace ses mictions et défécations, ce qui est possible grâce à un bon équilibre entre les deux phases fonctionnelles alternatives : le remplissage et la vidange de la vessie et de l’ampoule anorectale.

Le processus complet peut être décrite en plusieurs phases :

  • L’urine/les selles doivent arriver dans la vessie ou le rectum.
  • L’enfant doit avoir une interprétation correcte des informations sensorielles au niveau central, entraînant une réponse automatique adéquate.
  • L’enfant doit être capable de postposer la miction/défécation. Ceci implique un contrôle efficace des muscles du plancher pelvien et du sphincter strié externe urinaire pour déclencher le réflexe périnéo-détrusor inhibant au niveau urinaire et du sphincter strié externe anal lors du processus d’échantillonnage.
  • L’enfant doit être capable d’initier la miction, et donc de lever l’inhibition centrale.
  • L’enfant doit être capable de vider complètement sa vessie/son rectum. Ceci implique qu’il est capable de relâcher ses muscles du plancher pelvien et les sphincters.

Nous parlerons d’un enfant continent si ces étapes, qui font partie d’un processus d’apprentissage, sont acquises (normalement vers l’âge de 4 à 5 ans), ce qui n’est pas la même chose qu’un enfant sec !

Quant aux enfants incontinents on fait la différence entre une incontinence primaire ou secondaire.

Dans la forme primaire l’enfant n’a jamais connu une période sèche pendant au moins 6 mois, dans les formes secondaires l’enfant a été parfaitement propre et puis recommence à se mouiller/salir. Si souvent les formes secondaires sont associées à des problèmes psychologiques, dans les formes primaires c’est surtout les périodes de fuites qui sont à l’origine des problèmes psychologiques. Dans les formes primaires il est important de s’assurer que la continence est possible au niveau anatomique/neurologique et que nous ne nous retrouvons pas avec une situation pathologique (instabilité vésicale, manque de compliance, mégavessie, ….).

Notre anamnèse doit porter sur la fréquence des épisodes de fuites (urinaires et/ ou fécales) et sur la quantité et la nature (gaz/liquide/solide) des pertes. Afin d’objectiver le comportement mictionnel et défécatoire de l’enfant nous allons demander aux parents de remplir des cartes mictionnels et défécatoires pendant deux semaines. Ceci va nous permettre de déterminer la capacité de la vessie, les épisodes d’urgences et de fuites, la diurèse diurne et nocturne et le comportement défécatoire. Souvent ces calendriers, permettent aux parents de se rendre compte du comportement de leur enfant, et ont déjà un effet thérapeutique. 

Lors de la deuxième séance un examen complet ostéo-musculaire de la région abdomino-lombo-pelvienne, y compris les muscles du plancher pelvien, doit exclure toute anormalité.

En fonction du bilan, nous allons pouvoir développer notre hypothèse, le tester et définir nos objectifs à court et à long terme afin d’aider au mieux ces enfants.

En conclusion : si l’incontinence est multifactorielle, les conséquences sur l’estime de soi, la confiance de soi et la qualité de vie sont indiscutable.

Mots-clés : Incontinence; énurésie; constipation; encoprésie

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.