COM6: Respiratoire et cardiologie

Effet d’une technique de conservation d’énergie sur l’essoufflement des patients atteints de Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive lors d’un effort de montée des escaliers : une étude randomisée en crossover

Auteur et affiliation :

Guillaume Prieur, Hôpital Jacques Monod avenue Pierre Mendès France 76290 Montivilliers, gprieur.kine@gmail.com 

Introduction : La montée des escaliers est un obstacle pour les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) pouvant être responsable d’une sédentarisation et d’un isolement social. Nous avons émis l’hypothèse que fractionner cet effort pouvait diminuer l’essoufflement de ces patients.

Méthode : Dans cette étude randomisée en cross-over, les patients atteints de BPCO sévères ont réalisé 2 sessions de montée d’escalier entrecoupées de 30 minutes de repos strict, dans deux conditions différentes : i) Technique de conservation d’énergie (TCE) : les patients ont réalisé une pause minimale de 5 secondes toutes les 3 marches ; ii) Les patients ont monté les escaliers à leur propre rythme. Le critère d’évaluation principal était la différence d’essoufflement entre les deux conditions. Les critères de jugements secondaires étaient la fatigue dans les jambes, la saturation pulsée en oxygène, la fréquence cardiaque, le pattern respiratoire, la saturation en oxygène du muscle vaste latéral et la lactatémie.

Résultats : 22 patients ont été inclus (âge= 63 [60 ; 66] ans ; VEMS=32 [27 ; 47] % de la valeur théorique). Des diminutions significatives de l’essoufflement (-1.00 [-3.50 ; -1.00] point sur l’échelle de Borg), la fatigue dans les jambes (-1.00 [-3.00 ; 0.00] point), la ventilation minute (-8.68 (-12.00 ; -5.37) L/min) et la lactatémie (-2.30 [-3.90 ; -1.10] mmol/L) ont été observées en fin d’effort en faveur de l’TCE sans affecter significativement le temps d’effort.

Conclusion : La technique de conservation d’énergie a réduit significativement l’essoufflement. Cette technique est facile à enseigner aux patients BPCO sévères participant à un programme de réhabilitation respiratoire.

Mots clés : Activité de la vie quotidienne, BPCO, Essoufflement, Montée des escaliers, Technique d’économie d’énergie.

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

Le haut débit nasal n’améliore pas l’endurance des patients atteints de Broncho-pneumopathie Chronique obstructive récupérant d’une exacerbation : une étude randomisée en crossover

Auteur et affiliation :

Guillaume Prieur, hôpital Jacques Monod avenue Pierre Mendès France 76290 Montivilliers , gprieur.kine@gmail.com

Résumé : Introduction : Les exacerbations de patients atteints de Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) ont un impact négatif sur la capacité respiratoire et sur la tolérance à l’effort pouvant perdurer pendant plusieurs mois. Cette mauvaise tolérance à l’effort est parfois responsable d’un abandon prématuré du programme de réhabilitation respiratoire. Plusieurs études ont montré que le haut débit nasal (HDN) réduisait la fréquence respiratoire, l’espace mort, le travail respiratoire et améliorait les échanges gazeux. Ces effets physiologiques du HDN pourraient contribuer à augmenter la tolérance à l’effort des patients BPCO. Nous avons fait l’hypothèse qu’en réduisant le travail respiratoire et en améliorant les échanges gazeux, le HDN pouvait améliorer la tolérance à l’effort des patients avec une BPCO. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’effet du HDN sur le temps d’endurance (TLim) lors d’un test d’endurance à charge constante à haute intensité (à 80% de la puissance maximale). Les objectifs secondaires étaient d’évaluer l’impact du HDN sur l’oxygénation musculaire (vastus lateralis), la dyspnée et la fatiguemusculaire, la pression transcutanée en dioxide de carbone (PtCO 2 ) , la fréquence respiratoire (FR), la fréquence cardiaque (FC), la saturation pulsée en O 2 (SpO2), et l’avis du patient concernant le dispositif.

Méthode : Etude monocentrique, randomisée, contrôlée en crossover. Des patients BPCO sévères et très sévères réalisaient deux tests d’endurance à charge constante à 80% de leur puissance maximale avec HDN (enrichi ou non avec de l’oxygène) versus condition de réentraînement habituelle (avec ou sans oxygène) sur deux jours consécutifs. Nous avons estimé le recrutement de 19 participants pour détecter une différence de 70 secondes (~25% d’augmentation) en faveur du CWRET avec HFN et une standard deviation de 104 secondes (11) . La puissance statistique choisi pour le calcul était de 80% avec un seuil de significativité de 0.05

Résultats : 19 patients étaient inclus (VEMS =28.7±10.8 % ; âge = 62.1± 9.1 ans). Aucune différence significative n’a été observée entre les deux conditions sur le temps d’endurance au CWRET (-66.58 (95% CI -155.9 to 22.7) secondes p=0.12). La StO 2 , la PtCO 2 et la FC étaient diminuées en fin d’effort (-2.1 % (95% CI -4.3 to -0.0) ; -1.3 mmHg (95% CI -2.5 to -0.2) ; – 2.7 bpm (95% CI -5.0 to -0.5), respectivement, p≤0,05). Aucune différence significative n’était observée sur les autres critères de jugement secondaires. La moitié des patients ont évalué le dispositif comme étant moyennement gênant à très gênant.

Conclusion : Cette étude n’a pas démontré de différence significative sur le temps d’endurance entre les deux conditions (HDN versus soins habituelles). Au regard de ces résultats et du ressenti des patients (gêne occasionnée/préférence), nous ne pensons pas que l’ajout du HDN à un programme de réhabilitation en post-exacerbation ait un intérêt clinique.

Mots clés : BPCO, exercice, Haut débit nasal

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.

Evaluation de la capacité fonctionnelle à l’exercice par le test de lever de chaise de 1-minute pour les enfants atteints de mucoviscidose: une étude multicentrique croisée et randomisée

Auteurs et affiliation :

Yann Combret, Fairuz Boujibar, Charlotte Gennari, Clement Medrinal, SophieS icinski, Tristan Bonnevie, Francis-Edouard Gravier, Murielle Laurans, Christophe Marguet, Pascal Le Roux, Bouchra Lamia, Guillaume Prieur et Grégory Reychler, Service de Kinésithérapie, Hôpital du Havre F-76600, Le Havre, France, yann.combret@gmail.com

Résumé : Introduction: Le test de marche de 6-minutes (TDM6) est recommandé pour les enfants atteints de mucoviscidose (MV) pour évaluer la capacité fonctionnelle à l’exercice mais son utilisation est limitée en pratique courante. A l’inverse, le test de lever de chaise de 1- minute (TLC1) est un test simple d’utilisation et validé chez l’enfants sain. L’objectif de cette étude était d’évaluer la validité du TLC1 pour les enfants MV.

Méthodes : Dans cette étude multicentrique croisée et randomisée, des enfants MV (6-18 ans) ont réalisé deux répétitions du TLC1 et du TDM6 dans un ordre aléatoire. La validité du TLC1 a été évaluée par rapport à la distance parcourue au TDM6 pour l’échantillon entier et pour les enfants les plus jeunes (10ans). Les corrélations avec d’autres critères cliniques et la réponse cardio-respiratoire des deux tests ont été évaluées.

Résultats : Trente-six enfants MV ont été inclus (âge moyen 12.0±3.5 ans et VEMS 95.8±25.0%). En moyenne, 39.0±10.7 répétitions ont été réalisées au TLC1 et 590.5±105.2 mètres ont été parcourus au TDM6. La performance au TLC1 était corrélée à celle du TDM6 dans l’échantillon entier (r=0.49; 0.01) et chez les plus jeunes enfants (r=0.60; p=0.02). La performance au TLC1 était corrélée uniquement à la pression expiratoire maximale et a induit une réponse cardio-respiratoire inférieure au TDM6.

Conclusion : Le TLC1 ne peut remplacer complètement le TDM6 pour les enfants MV. Cependant, il peut être utilisé si le TDM6 n’est pas réalisable ou comme première évaluation pour les enfants les plus jeunes.

Diastasis des grands droits : tout savoir et adapter sa rééducation ?

Auteur et affiliation :

Florence HAPPILLON – Masseur Kinésithérapeute – 35 route de Corzent 74200 Anthy sur Leman, florence.happillon.mk@gmail.com

Résumé : Introduction : Le diastasis des grands droits se définit par l’augmentation de la distance inter-recti abdominis, souvent appelé diastasis recti abdominis (DRA). C’est une pathologie fréquente durant la grossesse et en période post-partum. La rééducation est proposée avant toute intervention chirurgicale. L’objectif principal de notre revue de littérature est deprésenter les techniques de rééducation. Nos objectifs secondaires sont la recherche de la prévalence, des valeurs normales du DRA, les facteurs de risque et de présenter les outils d’évaluation.

Méthode : Nous avons effectué une recherche sur les bases de données Pubmed, Science Direct et Cochrane Library. Nous avons retrouvé 711 articles et sélectionné 68.

Résultat : Les exercices de renforcement des muscles abdominaux permettent de réduire la largeur de la ligne blanche. L’électrostimulation musculaire des grands droits associés améliorent les résultats. Pour préserver une tension dans la ligne blanche, une contraction du muscle transverse est recommandée avant la réalisation des exercices. La prévalence varie de 32.6% à 60% en fonction des études. Le DRA est corrélé à la douleur abdominale, à l’image corporelle [6 – 1], aux accouchements, à la qualité de vie, aux douleurs pelviennes [4], à l’incontinence urinaire [4,7] et à la descente d’organe [8]. L’échographie est le gold standard pour l’évaluation de la distance inter-recti [8].

Discussion : Les études sur le sujet du diastasis démontrent que les exercices des muscles abdominaux sont efficaces et la contraction du muscle transverse influe sur les résultats. Les études sur cette pathologie doivent se poursuivre et gagner en méthodologie.

Mots clés : Distance inter recti, diastasis, prévalence, rééducation

Déclaration d’intérêt : L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt financier ou moral lié à cette intervention.